Hypnose

Il s’agit d’une des plus anciennes pratiques de l’humanité, en lien aux soins et aux rituels sociaux, puisque les Chamans l’utilisent depuis des milliers d’années. On la retrouve d’ailleurs au sein des peuples premiers encore aujourd’hui, alors que l’hypnose « moderne » ne date que du 17ème siècle avec Mesmer.

 

L’hypnose démarre sur un malentendu car Mesmer avait mis au point un baquet dans lequel plusieurs personnes prenaient place pour produire un « magnétisme ». Cette pratique fut évaluée et taillée en pièce par l’Académie des Sciences de l’époque, sous la direction de Lavoisier.

 

Il faudra attendre le siècle suivant pour qu’elle fasse une entrée incontestable, que ce soit dans le domaine du loisir, ce que certains nomment avec condescendance « l’hypnose de foire » et dans la médecine, « l’hypnose médicale » on dirait maintenant l’hypnothérapie. Freud, à la suite de Charcot, l’utilisa avant de l’abandonner au profit de la cure psychanalytique.

 

Au siècle dernier l’hypnose trouve une place dans la thérapeutique grâce à défricheurs comme Pierre Janet, Milton Erickson ou François Roustang. Ce dernier la définissait comme un état de veille paradoxale, pendant du rêve, qui est un état de sommeil paradoxal.

 

L’hypnose est donc un état de l’esprit particulier qui permet de se connecter à des compétences anciennes « contenues », plus encore dans la mémoire procédurale (celle des procédures automatiques comme faire du vélo ou écrire) que dans l’épisodique (mémoire de son histoire personnelle). Dans un cadre thérapeutique, il est envisageable de transférer ces compétences dans le contexte où les symptômes se manifestent.

 

D’un point de vue global, l’hypnose permet de stimuler l’apprentissage, dans les contextes quotidiens. A ce titre l’auto hypnose est intéressante pour faire face aux défis de l’existence, comme améliorer ses performances de courses, modifier ses interactions avec son supérieur hiérarchique…

 

Les deux fichiers montrent deux aspects du « monde de l’hypnose » qui est probablement aussi infini que l’est l’imagination humaine. « Ne rien faire » est un script minimaliste d’un grand Monsieur de l’hypnose, le psychologue canadien, Gaston Brosseau, qui constate que l’hypnose est un état naturel qui existe déjà et opère dans le corps.

 

« Les 3 C » proviennent du psychiatre Suisse Philip Zindel. A partir d’une induction hypnotique élégante et simple, il vise à développer les qualités de base de l’endurance psychologique : le calme, le courage et la confiance. 

 

L’hypnose nous rappelle les capacités immenses que nous avons, aussi bien que les habitudes sclérosantes qui rendent parfois nos horizons bien limités. A ce titre elle stimule notre créativité, notre désir et nos aptitudes à être meilleurs.

 

L’hypnose est à la fois une modalité (l’induction hypnotique), un état (la transe hypnotique) et une méthode de changement (la suggestion hypnotique). L’induction peut être rapide avec des passes magnétiques (voir l’hypnose flash ou l’hypnose de rue de qualité), progressive avec une méthode conversationnelle, ou encore simplement naturelle se rapprochant de la méditation.

 

La transe est le plus souvent légère mais peut être approfondie dans la durée des inductions pour obtenir un niveau profond, par exemple pour une anesthésie dans un cadre chirurgical.

 

La suggestion hypnotique contrairement à beaucoup de fantasmes, n’est pas opposable au sujet, on ne peut l’obliger une personne sous hypnose à faire quelque chose qu’il ne voudrait absolument pas, car contraire à ses valeurs profondes.

 

La suggestion hypnotique se fonde sur un état désiré (je souhaite franchir cette barre à 2 mètres de haut, maigrir en régulant mon appétit, être tranquille en présence d’une araignée française…). On pourrait croire à un effet quasi magique, mais il y a aussi une nécessité de rigueur. 

 

Il existe une résistance à l’hypnose et de façon générale au changement, car les habitudes malgré les effets limitants, constituent un confort de prévisibilité et de contrôle. C’est pourquoi il existe des états hypnotiques décrits comme « négatifs » et l’exemple de la phobie des araignées est criant, en France ces animaux minuscules par rapport à nous, pas dangereux sont parfois vécus comme une menace absolue.

 

On peut aussi considérer un état hypnotique « positif », c’est-à-dire porté vers un état désiré et recherché les conditions pour y accéder. A ce titre les empêchements sont utilisés, comme dans le judo où l’on s’aide de la poussée de l’autre pour faciliter son propre mouvement.

 

L’hypnose est comme la plupart des thérapies, basée sur la relation thérapeutique d’influence, mais présente aussi un aspect comportemental. Les tâches thérapeutiques jouent de cela, comme celles relatées par Milton Erickson qui par exemple faisait monter une colline proche de Phoenix, ville d’Arizona où il a exercé une grande partie de sa vie. 

 

Ces tâches entraînent une disposition de l’esprit pour le changement, souvent par un « pas de côté » aidant à plus à « enrober » les résistances appelées aussi facteurs de maintien, qu’à les forcer.

 

Les évaluations faites de l’hypnose sur son efficacité en thérapeutique montrent qu’elle peut être très efficace en médecine somatique (indiquant l’importance de la relation corps esprit comme dans la méditation). Une évaluation faite par l’ANAES est assez critique sur son usage dans les soins psychiques, mais cette étude ne paraît elle-même pas très solide.

Quelques livres intéressants

ROUSTANG François, qu’est-ce que l’hypnose aux éditions de Minuit

BELLET Patrick, l’hypnose, éditions Odile Jacob

ERICKSON Milton, l’homme de février, éditions SATAS

Deux revues : « hypnose et thérapie Ericksonienne », « Transe » (édité par Odile Jacob)

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