Pourquoi ?
Ce sont les points « doctrinaux » essentiels du Bouddhisme, communs aux trois grands courants : Théravada (Bouddhisme ancien de l’Extrême Orient, Ceylan, Birmanie, Thailande…), du Mahayana (Bouddhisme « réformé » du Grand Véhicule, Chine, Japon, Corée , Vietnam) et du Vajrayna (Véhicule de diamant ou Tantrisme, Inde, Tibet, Mongolie, Russie et Japon).
Leur énoncé (Dans un texte du Dammapala, canon Pali) :
1 tous les phénomènes conditionnés sont impermanents (anitya en sanskrit)
2 tous les phénomènes conditionnés sont insatisfaisants (duhkkha)
3 tous les phénomènes composés sont vide d’essence ou sans soi (anatman)
4 le quatrième, omis dans le Dammapala, mais par tous reconnu est : « le nirvana est l’au-delà de la souffrance. Nirvana est souvent traduit par « extinction » ou encore « libération ».
Qu’est-ce qu’un phénomène conditionné ?
Les phénomènes, c’est-à-dire ce qui se manifeste, sont composés d’éléments. Un arbre, formé de racines, branches, fleurs et fruits, est soumis à des causes et conditions. Ainsi une graine de blé ne donnera pas un pommier (cause). Pour que cette graine se développe, il faut la présence de conditions comme un sol suffisant, de la lumière, de l’eau, de la chaleur…
Aussi si les causes et conditions ne sont pas présentes ou changent, le phénomène, un arbre, un être humain, une action, n’apparait pas ou est modifié. On peut prendre l’exemple d’un bébé qui se développe dans le ventre d’une mère qui subit une irradiation comme à Hiroshima, et dont le développement va être gravement affecté.
De même pour une personne se trouvant emprisonné, il faut une accusation renvoyant à un acte commis, que ce soit l’acte lui-même ou un mensonge, des personnes pour le « croire » et juger cette personne. En fait il faut le rassemblement de causes et de conditions qui demeurent un temps puis s’effacent ou changent. Ainsi le prisonnier va être innocenté ou simplement libéré après avoir fait la peine.
Dans le Bouddhisme la loi de coproduction conditionnée explique qu’un phénomène apparait quand sont réunies une conjonction de conditions qui lui sont propres. De plus ces causes et conditions sont-elles-même le produit d’autres causes et conditions. C’est pourquoi le Bouddhisme plus récent, utilise volontiers le terme « d’interdépendance ».
Dans un sutra célèbre, il est dit : « ceci étant cela devient ; ceci apparaissant cela croît. Ceci n’étant pas, cela ne devient pas ; ceci cessant cela cesse de croître ». On peut citer une phrase de Nagarjuna : « il n’est pas un seul phénomène qui ne soit interdépendant, donc il n’est pas un seul phénomène qui ne soit vacuité ».